À l’issue du 2e procès Hardeman contre Monsanto, le verdict juge que le montant des dommages est trop élevé, mais conclut à la culpabilité de la compagnie.
Selon le juge, « les preuves soutiennent aisément la conclusion que Monsanto était plus préoccupé par la restriction des enquêtes de sécurité et la manipulation de l’opinion publique que par le fait de s’assurer que son produit était sûr ».
Le juge n’a en revanche pas accédé à la demande de Monsanto d’un nouveau procès, et n’a pas touché aux dommages destinés à compenser les dépenses de santé du plaignant, ses pertes économiques passées et à venir, ainsi que sa souffrance morale. Ces dommages s’élèvent toujours à environ 5 millions de dollars. Monsanto, racheté par l’allemand Bayer, devra ainsi verser au total plus de 25 millions de dollars à Edwin Hardeman, le retraité américain qui avait attaqué le groupe après avoir été diagnostiqué d’un lymphome non hodgkinien en 2015. M. Hardeman a expliqué avoir utilisé du Roundup pendant plus de 25 ans pour désherber sa propriété en Californie.
Monsanto était plus préoccupé par (…) la manipulation de l’opinion publique que par le fait de s’assurer que son produit était sûr
Les avocats de Monsanto ont qualifié ce jugement de « pas [qui vont ]dans la bonne direction », mais ont répété que, selon eux, le Roundup ne pouvait pas être rendu responsable du cancer de M. Hardeman. Bayer a annoncé son intention de faire appel. La défense d’Edwin Hardeman a au contraire salué le fait que le juge rejette les arguments de Monsanto qui visaient à faire annuler le procès. « Durant des années, Monsanto a menti sur la sûreté du Roundup et sapé tous les efforts pour informer le public que le Roundup cause le cancer », a déclaré l’une des avocates du septuagénaire, Jennifer Moore. « Le verdict du jury devrait perdurer. »
Monsanto fait face à des milliers d’autres procédures aux États-Unis. Lors d’un autre procès en mai, le groupe a été condamné par un jury d’Oakland, près de San Francisco, à verser 2 milliards de dollars à un couple de septuagénaires atteints d’un cancer.
Le Point.fr (avec AFP)
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