C’est l’épilogue – provisoire – d’une affaire aux multiples rebondissements révélée par Le Point en septembre 2016. L’audience doit se dérouler le 9 juillet devant la 14e chambre du tribunal correctionnel. Nul doute que le garde du corps mis en examen pour violences volontaires et séquestration se sentira bien seul pour justifier l’agression d’un artisan plombier en septembre 2016 au domicile de la princesse de sang royal, avenue Foch, dans le 16e arrondissement. Elle l’aurait par ailleurs traité de « chien qui doit mourir », comme il est indiqué dans sa citation à comparaître.
Malgré un mandat d’amener, la richissime héritière n’a répondu à aucune convocation de la magistrate chargée de l’enquête.
Traitement de faveur ?
Le 29 septembre 2016, la fille unique du roi d’Arabie saoudite était placée en garde à vue dans son hôtel particulier de cinq étages. Accusée d’avoir ordonné des violences avec arme, elle recouvrait la liberté près d’une heure après, à la demande du parquet de Paris et de sa section P12, en charge des flagrants délits. Elle quittait alors aussitôt le territoire français.
Alors que la sœur de MBS ne détenait aucune immunité diplomatique, comme l’avait révélé
Le Point, les magistrats de la
cour d’appel de Paris, avaient livré un cinglant réquisitoire à destination du procureur de la République de Paris, à l’époque François Molins : « Il apparaît (…) que ce dossier (…) a subi un traitement hors du commun puisque la personne au domicile de laquelle les faits dénoncés ont été commis et qui avait autorité nécessaire pour les empêcher a bénéficié d’une levée de sa garde à vue avant même qu’elle ne soit entendue par les enquêteurs. Ce traitement d’exception a permis à l’un des auteurs potentiels d’échapper à la justice française avant même que la lumière ne soit faite sur les circonstances de commission des infractions dénoncées et alors que son témoignage était particulièrement crucial. (…) De tels événements sont de nature à donner le sentiment aux personnes impliquées qu’elles sont au-dessus des lois de la République. »
En 2016, Le Point avait révélé qu’un artisan-plombier parisien avait déposé une plainte après avoir été menacé de mort, frappé et retenu contre son gré par un garde du corps sur ordre de cette éminente représentante du royaume wahhabite. Appelant son cerbère à son « secours », Hassa bint Salmane avait surpris le plombier, portable en main, le doigt sur la fonction appareil photo. Selon elle, il lui tirait le portrait pour le revendre à la presse. Lui assurait avoir seulement mémorisé son chantier afin de remettre tout en ordre une fois sa tâche terminée. L’homme de main demandait à l’artisan de s’excuser auprès de la princesse, de lui embrasser les pieds sous la menace d’une arme de poing posée sur la tête, ce qu’il refusa de faire.