Accompagné de Robert Badinter, le chef de l’État a prononcé ce samedi un discours au Panthéon en faveur de « l’abolition universelle » de la peine capitale.
Le chef de l’État a annoncé que la France allait « relancer le combat pour l’abolition universelle » de la peine de mort en organisant une « rencontre au plus haut niveau » pour « convaincre » les dirigeants des pays l’appliquant encore de « l’urgence de l’abolir ». « Dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne (au premier semestre 2022), nous organiserons à Paris, avec l’ONG Ensemble contre la peine de mort, une rencontre au plus haut niveau rassemblant les sociétés civiles des États appliquant encore la peine de mort ou un moratoire afin de convaincre leurs dirigeants de l’importance et de l’urgence de l’abolir », affirme-t-il.
Le projet de loi sur l’abolition de la peine de mort a été adopté par l’Assemblée nationale le 18 septembre 1981, quatre mois après l’élection de François Mitterrand à l’Élysée, puis le 30 septembre par les sénateurs. La mise au rebut de la guillotine était promulguée le 9 octobre 1981.
La honte de l’humanité
Au cours de sa prise de parole, Robert Badinter a également redit, avec toute la force de conviction qui est la sienne, son absolu rejet de la peine de mort, qu’il a qualifié de « honte de l’humanité ». « Une conviction absolue », pour l’ancien ministre de la Justice, qui ajoute que la peine capitale « ne défend pas la société, elle la déshonore ». « Vive l’abolition universelle », a-t-il encore ajouté.
Un propos appuyé par Emmanuel Macron, qui a rappelé que 483 exécutions avaient été recensées dans le monde en 2020. « Un nombre certainement sous-évalué », a précisé le président de la République, tançant ces « 483 meurtres d’État administrés par 33 régimes politiques qui ont pour la plupart en commun un goût partagé pour le despotisme, le rejet de l’universalité des droits de l’homme ».
L’ancien ministre de la Justice et le chef de l’État ont tenu ce discours devant un parterre de ministres et de hauts responsables politiques. Parmi les quelque 200 invités ayant pris place sous la coupole du Panthéon figuraient le Premier ministre Jean Castex, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, les présidents de l’Assemblée nationale Richard Ferrand et du Sénat Gérard Larcher, mais aussi d’anciens collaborateurs et ministres de François Mitterrand, comme Pierre Joxe, Hubert Védrine et Jean-Louis Bianco. Des membres de la famille Badinter étaient également présents.
Source AFP