Les faits se sont déroulés à Hanau, près de Francfort, devant des bars à chicha. Un suspect a été retrouvé mort. Plusieurs personnes sont gravement blessées.
Les enquêteurs ont également retrouvé sa voiture, qui contenait des munitions et chargeurs, a précisé la presse locale, ajoutant que le suspect était muni d’un permis de chasse et serait allemand. Un important dispositif policier avait été déployé après les fusillades à Hanau, ville située à une vingtaine de kilomètres de Francfort. Un journaliste de l’Agence France-Presse sur place a vu une trentaine de voitures de police partir du commissariat de Hanau et, selon des témoins, des policiers lourdement armés ont été déployés dans la ville.
« C’est un véritable scénario d’horreur »
Le scénario de cette soirée macabre a commencé à filtrer. Selon la police, au moins une personne a été grièvement blessée lors de la fusillade devant le premier bar à chicha, vers 22 heures. Des témoins, cités par des médias locaux, ont rapporté avoir entendu une dizaine de coups de feu. Le ou les auteurs auraient ensuite quitté en voiture ce premier site en direction de la Kurt-Schumacher Platz, dans le quartier de Kesselstadt, selon la police. Une seconde fusillade s’est alors produite devant un autre bar à chicha, l’Arena Bar, qui a fait « au moins cinq blessés graves » d’après le bilan initial des autorités.
Le tireur aurait sonné à la porte du deuxième bar et tiré sur des personnes présentes dans la zone fumeur, tuant cinq personnes, dont une femme, selon des informations de Bild, ajoutant que des victimes étaient d’origine kurde. « Les victimes sont des gens que nous connaissons depuis des années », a réagi le fils du gérant du bar, cité par l’agence DPA. Deux employés figurent parmi les victimes, selon ce témoin, absent comme son père au moment des tirs. « C’est un choc pour tout le monde. »
« C’est un véritable scénario d’horreur », a déploré la députée conservatrice de la circonscription, Katja Leikert. Le maire social-démocrate de Hanau, Claus Kaminsky, a lui évoqué une « soirée terrible, qui nous hantera certainement pendant très, très longtemps. Il a demandé d’éviter toute spéculation et appelé les habitants à la prudence. »
Peur d’un terrorisme d’extrême droite
L’Allemagne a été ciblée ces dernières années par plusieurs attaques djihadistes, dont une avait fait 12 victimes dans le cœur de Berlin en décembre 2016. Mais c’est la menace d’un terrorisme d’extrême droite qui inquiète le plus les autorités allemandes, depuis notamment le meurtre d’un élu allemand pro-migrants, membre du parti de la chancelière Angela Merkel, en juin dernier.
Vendredi, douze membres d’un groupuscule d’extrême droite ont été arrêtés dans le cadre d’une vaste enquête antiterroriste. Ils sont soupçonnés d’avoir planifié des attaques de grande ampleur contre des mosquées sur le modèle de Christchurch. Ils ont été placés en détention. En octobre, un extrémiste de droite négationniste avait tenté de commettre un attentat dans une synagogue de Halle, un massacre n’étant évité que de justesse. Faute de pouvoir pénétrer dans l’édifice religieux dans lequel les fidèles s’étaient barricadés, il avait abattu une passante et le client d’un restaurant de kébabs, diffusant en direct sur Internet ses forfaits.
Son procès est attendu prochainement. À Dresde, dans l’ex-RDA, huit néonazis sont également jugés depuis près de cinq mois pour avoir planifié des attentats contre des étrangers et des responsables politiques. L’association Ditib, principale organisation de la communauté turque musulmane d’Allemagne, a réclamé plus de protection pour ses fidèles qui ne « se sentent plus en sécurité ». Actuellement, 50 personnes liées à la mouvance d’extrême droite, et considérées comme « des dangers pour la sécurité de l’État », sont particulièrement surveillées par les services de renseignement.
Par LePoint.fr (avec AFP)