Le rapporteur du projet de réforme de la compagnie ferroviaire l’a annoncé jeudi 24 mai. Édouard Philippe s’exprimera vendredi sur le sujet.
Alors que l’ardoise de la SNCF s’élève à 47 milliards pour SNCF Réseau et à 8 milliards pour SNCF Mobilités, le rapporteur du projet de réforme ferroviaire Jean-Baptiste Djebbari (La République en marche) a annoncé jeudi sur LCP que l’État reprendrait « entre 30 et 35 milliards d’euros » de la dette de la compagnie. Il a estimé que l’intervention de l’État, qui s’accompagnera d’« investissements dans le système ferroviaire », équivaudrait à « un point et demi de PIB ». « Le Premier ministre s’exprimera vendredi sur le niveau de reprise de la dette et l’investissement dans le système ferroviaire », a ajouté le député de Haute-Vienne. Le montant des investissements prévus n’est « pas encore tout à fait arbitré », d’après Jean-Baptiste Djebbari, mais ceux-ci devraient concerner « l’infrastructure : le réseau, le fret, les voies, la signalisation », a détaillé le rapporteur du projet de loi. Le député a promis que les annonces du Premier ministre seraient « de nature à rassurer les cheminots, qui ont eu « un sentiment fort de cheminot bashing », désormais « assez largement purgé » à ses yeux.
Interrogé sur l’avenir du patron de la SNCF Guillaume Pepy, le député a rappelé que « son mandat durera[it] jusqu’en 2020 » et qu’il fallait « un pilote dans l’avion pour mener à bien la transition » ainsi que des « échéances importantes », comme la convention collective de l’entreprise, destinée à être prochainement renégociée. Quelques minutes plus tôt, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, avait déjà estimé sur Europe 1 que « la question du maintien de Guillaume Pepy à la tête de la SNCF n'(était) pas posée ».
La légitimité de la « vot’action » remise en cause
Jean-Baptiste Djebbari a par ailleurs contesté la légitimité de la « vot’action » lancée par les cheminots, une consultation interne à la SNCF dont les résultats à 95 % défavorables au projet de réforme ont été dévoilés mercredi. Le député a ainsi critiqué « les modalités de la vot’action : les listes d’émargement sont conservées par les syndicats, elles seront détruites, certains (employés de la SNCF) ont peut-être pu voter plusieurs fois », a-t-il argumenté. Le vote de l’Assemblée nationale est, lui, « légitime », « ce n’est pas un passage en force », a insisté le rapporteur, avant de saluer les syndicats réformistes CFDT et Unsa « qui ont des doutes sur l’ouverture à la concurrence mais sont constructifs ». Selon lui, l’« unité médiatique » entre les quatre syndicats représentatifs à la SNCF (CGT, CFDT, SUD et Unsa) est une « façade », qu’il a opposée à « la réalité des faits ».
Source AFP